GALERIE – Pour l’un de ses derniers événements de la saison, le festival Paris l’Été a proposé au public une installation sur la place de l’Hôtel de Ville. L’artiste Dan Acher y propose une expérience originale : revivre l’équivalent d’une aurore boréale… en plein coeur de Paris.
On aurait cru être en plein mois d’octobre (ou de juin désormais), à Paris, ce week-end du 30 juillet : comme lors des Nuits Blanches, les événements d’art contemporain de Paris, le public s’est rassemblé, très nombreux, pour assister à une installation artistique. Il ne s’agissait pas, toutefois de Nuit Blanche, mais d’un autre moment dédié à la création à Paris et autour : Paris l’Été.
Dans le cadre de ce festival qui présente du théâtre et de l’art contemporain dans des lieux inhabituels, ce week-end du 30 juillet, le parvis de l’Hôtel de Ville accueillait une installation/performance de l’artiste Dan Acher, qui se définit lui-même comme « artiviste », à mi-chemin entre l’art et l’activisme. La promesse : une aurore boréale en plein Paris.
Rayons de lumière et vapeur d’eau
Un peu à la manière de l’artiste Olafur Eliasson – beaucoup plus connu que lui, à qui nous avons déjà consacré un épisode de Bulle d’Art le podcast – il crée dans l’espace de la ville des situations qui appartiennent normalement à la nature. Et le résultat est, techniquement, assez épatant : grâce à trois rayons de lumière, un bleu, un vert et un rouge, et à de la vapeur (ou des microgoutelettes) d’eau projetées dans l’air, il recrée l’impression d’une aurore boréale.
La création d’une communauté
Ce n’est, évidemment, pas vraiment des aurores boréales. Je n’en ai jamais vu, mais je sais que ça ne ressemble pas à des projecteurs dans des gouttelettes d’eau. Mais ça marche ! Outre la technologie, l’effet lumineux est beau, poétique – et un petit peu insagrammable. Après un temps de flottement lié au vent qui chassait rapidement les nuages de couleur, on se laisse prendre. La musique, composée par Guillaume Desbois, ajoute à l’atmosphère aérienne du moment.
Mais surtout, ce qui m’a porté, c’est le double effet de cette installation. Avec ses aurores boréales, Dan Acher crée une situation qui nous sensibilise à la beauté du monde et à sa fragilité – ça, c’est une chose.
Mais il y a autre chose. Quand nous sommes tous sous ces nuages de couleur, nous sommes tous dans un même moment de partage. Longtemps, dire cela était naïf. Aujourd’hui, en 2022, il me semble important de le dire. Il semble si difficile de se retrouver, de créer du « ensemble », que ce genre de moments est précieux. Et au final, le spectacle, et l’oeuvre d’art, est autant dans le ciel que dans le public.
Un commentaire
Pingback: L’expo « Une seconde d’éternité » joue avec le temps et les esprits à la Bourse de Commerce - bulledarts.fr